On pourrait écrire un livre entier sur l’édition MIDI. Nous allons décrire ici les fonctionnalités principales : la hauteur, la quantification, la vélocité, la pédale de sustain (du piano).

Ouvrez votre éditeur MIDI et commençons par la hauteur.

La hauteur

C’est le paramètre le plus évident : la hauteur de la note. Si vous vous êtes trompé de note pendant votre prise, il suffit de la déplacer verticalement en la glissant avec votre souris.

Pas la peine d’y passer trois heures d’explication car c’est vraiment très simple. Cela dit, vous vous sentirez beaucoup moins stressé à la prise, en sachant qu’on peut enlever aussi simplement toutes les fausses notes.

Le rythme et la quantification

Pour les notes qui sont en décalage rythmique, la modification est aussi simple. Il vous suffira de déplacer la note horizontalement. Vous pourrez vous aider du quadrillage pour le faire.

Vous pourrez régler votre quadrillage selon les rythmes utilisés. Par exemple, sélectionnez « 1/8 » si vous avez des croches, ou « 1/16 » si ce sont des doubles croches. Si vous avez des triolets de croches, prenez « 1/8T », le « T » signifiant « ternaire ».

De même, il est très facile de modifier la durée des notes. Vous pouvez les raccourcir ou les augmenter très facilement.

Pour aller plus vite, vous risquez de succomber à la tentation, en utilisant la quantification. Même s’il est très facile de modifier les placements rythmiques, il devient très vite lassant de le faire sur des pistes entières et plus complexes, comme sur la batterie par exemple.

Vous serez donc tenté d’appuyer sur ce petit bouton magique : la quantification. Voici comment cela fonctionne. Vous choisissez votre unité rythmique (1/8 par exemple, comme nous l’avons déjà expliqué), et le logiciel placera toutes les notes sélectionnées précisément sur ces repères. Il procèdera en calant la note sur le repère le plus proche.

On peut également quantifier toute une piste, ou tout un extrait d’un seul coup :

Vous allez me dire : « Quel gain de temps ! C’est génial ! »

Oui, mais attention ! Je vous mets en garde. Le problème de cette méthode est de perdre totalement le feeling de votre musique. Elle devient complètement robotique.

En effet, si vous analysez les placements des meilleurs batteurs du monde, ils ne tomberont pas aussi précisément sur ces repères, et c’est tant mieux ! On parle alors de groove. Chaque musicien a un groove qui lui est propre, sa manière à lui de faire swinguer son instrument. Perdre cela est impensable dans certains styles de musiques.

De même, j’ai déjà vu des personnes quantifier des pistes de piano. Étant pianiste à la base, le résultat m’a vraiment choqué. Oui, c’est carré, oui c’est très propre, mais aucun feeling, aucune émotion. C’est même très perturbant.

À vous donc de faire votre choix selon vos goûts, selon les effets que vous voulez transmettre, mais aussi selon le style de musique que vous enregistrez.

Que faire alors pour une piste de batterie pour la recaler sans perdre le groove ? Vous pouvez la quantifier, et ensuite utiliser la fonction de groove ou de swing si votre logiciel MAO le permet. Il s’agit d’ajouter artificiellement et de manière aléatoire des imperfections rythmiques. Cela se fait en paramétrant l’amplitude maximale des imperfections. Cette astuce pourra humaniser vos pistes !

La vélocité

Petit point technique : pour un paramètre MIDI donné, la valeur numérique doit être comprise entre 0 et 127. Dans ce paragraphe, la vélocité pourra donc être réglée entre 0 (pas de son) et 127 (volume maximum).

Si une ou plusieurs notes ont été jouée(s) trop faiblement, vous pourrez donc augmenter leur vélocité, et inversement si elles sont trop fortes.

Dans votre logiciel, vous pouvez avoir 2 manières de visualiser la vélocité :

• avec un code couleur, avec accentuation quand les notes sont fortes,
• avec des barres verticales en-dessous si vous l’avez paramétré.

Vous pourrez donc changer les valeurs si nécessaire.

Petite précision si vous aimez l’orgue : cet instrument n’a pas de vélocité. En effet, cette fonctionnalité n’était pas possible mécaniquement à l’origine. On pouvait uniquement utiliser une pédale de volume qui change la globalité du son, et non note-à-note suivant la force des doigts.

Étant donné cette limitation, les musiciens ont trouvé d’autres moyens d’expression. Et cela contribue au feeling de cet instrument.

Or, de nos jours, de nombreux synthétiseurs permettent de varier la vélocité.

Donc si vous voulez avoir le vrai feeling de l’orgue, il vous faudra supprimer les informations de vélocité si nécessaire, en mettant par exemple toutes les notes sur la valeur 127. À vous de voir suivant votre instrument ou instrument virtuel, car il ne sert à rien d’effectuer cette manipulation si elle y est déjà mise par défaut.

La pédale de sustain

Les pianistes pourront visualiser la pédale de sustain, et effectuer les corrections si nécessaire.

Conseils :

• Prenez garde à ne pas l’oublier si vous décaler des notes. En effet, si vous déplacez des notes horizontalement, votre placement de pédale risque de ne plus correspondre. Attention à bien la modifier également.
• Même si les valeurs MIDI peuvent être entre 0 et 127, une pédale est binaire. N’utilisez donc pas d’autres valeurs que 0 (pédale relevée) et 127 (pédale appuyée).

Vous avez beaucoup d’autres paramètres MIDI, comme par exemple le pitch bend, la modulation, etc. Le principe d’édition sera le même.

Conseil important : lorsque vous effectuez des modifications importantes, il vous sera difficile voire impossible de revenir en arrière. Malheureusement, il arrive souvent qu’on veuille retrouver une ancienne version, ou une ancienne prise.

Faites donc systématiquement des sauvegardes, en incrémentant les versions. N’hésitez pas à ajouter des informations sur vos noms de fichiers.

Par exemple : Titre-01-prise de son, Titre-02-recalage, Titre-03-correction-pitch, Titre-04-mix-version1, etc.