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Comment répéter efficacement (et ne pas perdre votre temps) ?

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Version vidéo de l’article :

Vous avez monté un groupe ?

Super.

Vous avez décidé de mettre la gomme pour être opérationnel et donner un concert le plus rapidement possible ?

Génial.

Il va maintenant falloir vous préparer efficacement.

Trop souvent je vois des groupes qui démarrent et qui perdent un temps phénoménal, et des répétitions qui ne mènent à rien, ou presque.

Voyons ensemble les éléments que vous devez ABSOLUMENT connaître et surtout APPLIQUER pour être efficace.

1. La fréquence

    Vous devez évidemment planifier vos répétitions.

    En général, une fois par semaine. Vous pouvez aussi en prévoir deux si vous êtes très motivés.

    Il est aussi possible de vous rencontrer une fois par semaine en temps normal, et mettre les bouchées doubles avant un concert important, ou avant votre saison scénique.

    Le mieux est de tout planifier le plus tôt possible, soit en banalisant un jour (comme le samedi par exemple), soit en établissant un vrai calendrier.

    Et c’est là que les problèmes commencent.

    Vu le nombre de groupes auxquels j’ai participé depuis plus de 20 ans, vous ne pouvez pas savoir à quel point c’est difficile.

    C’est à ce moment-là que vous allez constater la réelle motivation de vos camarades de jeu.

    Et plus vous êtes nombreux, plus cela devient difficile.

    Si vous n’arrivez pas à vous mettre d’accord sur un planning de répétition, ce n’est même pas la peine de continuer votre projet sous cette forme.

    Répéter avec un ou plusieurs membres sans arrêt absent(s) ne sert à rien, surtout sur certains postes clés.

    Nous en reparlerons un peu plus loin.

    Ce manque de disponibilité tue les groupes. Littéralement. Et n’attendez pas une éventuelle amélioration chez certains : elle ne viendra pas, ou très très rarement.

    C’est un fait : tout le monde n’a pas la même implication que les autres, et certains trouveront toujours une bonne excuse.

    Il faut de la volonté pour apprendre et jouer de la musique. Et c’est encore plus vrai quand vous jouez en groupe, car vous devez assurer un travail collectif en plus de votre travail individuel.

    J’insiste très souvent sur ce blog : la musique est un vrai travail si on veut avancer et progresser.

    Avec du personnel non sérieux, votre groupe stagnera, s’enlisera et pourra même exploser. Je l’ai souvent vécu, et le vivrai certainement encore.

    Combien de fois je me suis retrouvé en répét’ en constatant qu’il y avait des absents ? Bien sûr, cela peut arriver d’avoir des impératifs, mais cela devient rageant quand ce sont toujours les mêmes.

    J’ai vécu aussi des situations où des musiciens se faisaient remplacer. Cela peut fonctionner, mais à condition d’être très organisé. Si des éléments sont changés en répétition, le remplacement devra faire un sacré briefing pour tenir le titulaire au courant. À un niveau amateur, je ne l’ai pas souvent vu. Il a fallu tout réexpliquer à la répet’ suivante.

    Si vous êtes nombreux et que vous rencontrez des problèmes à ce niveau, ce n’est peut-être pas un problème de motivation, mais tout simplement de planning. Je vous donnerai une solution un peu plus loin dans cet article, car cela rejoint un autre problème.

    2. Planifier le travail

    Maintenant que vous êtes OK sur votre planning, il faut organiser votre travail.

    Rien n’est plus désagréable que d’arriver en répét’, et de se dire : »Qu’est-ce qu’on joue maintenant ? » de proposer un titre, mais que chacun a travaillé sur des morceaux différents.

    Du coup, vous tentez des trucs, vous essayez d’expliquer le morceau. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que vous n’êtes pas efficace. Le temps est perdu pour tout le monde.

    Évidemment, ce que je vous raconte là est valable pour des reprises, pas pour une démarche de composition.

    Mais si vous faites des reprises, planifiez d’abord votre répertoire, puis dites clairement quels morceaux vous allez travailler à la répet’ suivante.

    Une bonne astuce consiste à mettre en ligne sur Google Drive (ou Dropbox ou autre…) vos partitions (avec structures précises), éventuellement les mp3 des chansons, un listing complet du répertoire, et la liste des chansons à travailler à chaque répet’.

    Peut-être que vous trouvez que cela nécessite beaucoup de temps, et vous avez raison. Mais croyez-moi, vous le regagnerez rapidement.

    Avoir tous ces éléments stockés à un endroit consultable par tous présente un autre avantage.

    Imaginez qu’un membre du groupe soit absent pour un concert important, ou que vous appeliez quelqu’un en renfort pour une prestation. Il vous suffira de lui donner les coordonnées du dossier pour qu’il puisse se mettre au travail et être opérationnel le plus rapidement possible.

    J’ai été confronté à ces 2 situations. J’ai dû remplacer quelqu’un, ou étais appelé en renfort. En fonctionnant de la sorte, vous gagnez du temps si le travail a été bien fait en amont.

    Par contre, soyez précis et exhaustif.

    Je vous mets en situation (et c’est du vécu)…

    Vous téléchargez toutes les partitions, vous les imprimez, vous écoutez les musiques (mp3 ou YouTube) et vous travaillez tout le répertoire.

    Vous arrivez en répet’, vous jouez le premier morceau, et vous vous rendez compte que la tonalité n’est pas bonne. Et là le guitariste vous dit : « En fait, c’est capo 3 !« 

    Pour les pianistes qui ignorent ce qu’est un capodastre, c’est un accessoire qui se monte sur une guitare et qui permet de changer la tonalité sans effort de transposition. À chaque fois que le capo est monté d’une case, vous montez d’un demi-ton.

    Pour plusieurs raisons que j’évoque dans la vidéo « À bas la touche transpose des claviers », je préfère toujours jouer dans la bonne tonalité. Vous devez donc soit transposer à vu, soit tout réécrire et évidemment tout retravailler sur place. Avec de l’habitude, on y arrive, mais quand on débute c’est un vrai challenge.

    La répétition continue, le second morceau commence. Et là, on vous dit que l’intro a été modifiée, qu’une mesure a été ajoutée par-ci par-là, que le break est doublé, et que le dernier refrain sera repris deux fois de plus pour faire participer le public. Et j’en passe et des meilleurs…

    Je vous assure que j’ai vécu tout ce que je vous raconte là, et que je n’exagère rien.

    Soyez précis, répartissez vous les tâches si vous voulez, mais faites ce travail sérieusement.

    Ce qui m’amène à un autre gros défaut, à savoir le travail à la maison.

    3. Ah bon, il faut bosser ?

    Ce point ne devrait surprendre personne : vous devez préparer votre prochaine répétition CHEZ VOUS.

    Travaillez vos partitions ou vos grilles, que vous sachiez quoi jouer.

    Combien de fois j’ai entendu des camarades dire qu’ils n’avaient rien pu faire de la semaine pour X raisons.

    Si cela vous arrive avec un membre de votre groupe, demandez lui combien de temps il a passé devant la télé cette semaine. À titre d’information, pour un français moyen, c’est environ 3 heures par jour…

    J’avoue, cela m’est déjà arrivé aussi… Il faut être honnête. Mais c’était avec des groupes où il y avait plusieurs personnes que ne travaillaient pas, et qui n’avançaient pas. Au bout d’un moment, on sature, et le groupe finit par s’éteindre.

    Par contre, il m’est arrivé aussi d’aller bosser à 6h30 du mat’, à revenir à 19h30, et de travailler mon répertoire le soir. Mais c’est vrai, il faut de la motivation. On en revient toujours au même, c’est vital en musique.

    4. Les notes

    Quel magnifique jeu de mots : en répétition, prenez des notes ! Hahahaha…

    Préparez votre crayon et votre gomme.

    Ne comptez pas trop sur votre mémoire, elle a ses limites. Vous avez fait des modifications à vos morceaux ? Écrivez-les.

    Ceux qui ne prennent pas de notes seront confrontés aux mêmes problèmes à la prochaine répet’, et en concert. Vous n’avancerez pas.

    Et désignez quelqu’un pour mettre à jour vos fichiers internet et ajouter les modifs’.

    5. Le vrai boss

    Dans un groupe, celui qui s’adresse au public, c’est le chanteur.

    C’est en général celui qui est mis en valeur, et qui récolte souvent les lauriers. L’image du chanteur est ainsi, surtout dans notre culture populaire télévisuelle. Acceptez-le.

    Du coup, on a tendance à croire que c’est le vrai boss. Et dans certains cas, c’est la vérité. Un chanteur ou une chanteuse qui écrit toutes les chansons, qui organise les répétitions, qui démarche pour les concerts, etc.

    C’est forcément le boss.

    Mais sur scène, je n’ai pas le même point de vue, je suis désolé…

    Pour moi, le vrai boss sur scène, c’est le batteur.

    C’est lui qui donne le tempo. C’est lui qui bien souvent annonce et marque les changements de tempo, à la fin des morceaux par exemple.

    Ensuite, vient le bassiste. C’est lui qui indique la structure harmonique (les accords). Beaucoup pense que ce n’est pas un instrument important, mais mon avis est complètement contraire.

    Combien de fois je me suis retrouvé perdu… Comme tout le monde, je commets des erreurs. Et qui croyez-vous que j’écoute en premier pour me recaler ? Le batteur et le bassiste. Grâce à eux, je sais m’y retrouver, quels accords je dois jouer.

    Il est vrai que le batteur devra suivre le chanteur ou la chanteuse, mais c’est lui qui est responsable de l’architecture rythmique.

    Imaginez vous à la fête de la musique. L’occasion pour beaucoup de groupes amateurs de jouer en public.

    Vous y trouvez de tout et c’est tant mieux. Des groupes de très haute qualité, et des débutants.

    Et la différence s’entend tout de suite. Excusez-moi, mais la personne qui indique à coup sûr si le groupe est carré, c’est le batteur. Si le batteur qui ne tient pas le tempo, on dira que c’est la faute du batteur.

    Par contre s’il assure une rythmique efficace, pas forcément compliquée d’ailleurs, mais propre, on vous dira peut-être que le chanteur assure grave. C’est comme ça, ça fait partie du jeu, désolé si vous n’êtes pas le chanteur.

    Que pouvez-vous en tirer ?

    Votre section rythmique (basse + batterie) doit absolument être carrée. C’est la chose la plus importante.

    Elle doit savoir donner le bon tempo à tout le monde, où les breaks se situent, annoncer les fins, et avoir le moins d’incertitudes possible. La chanteur se cale sur une rythmique stable et non l’inverse.

    Ce qui nous amène à un autre point important quand on est nombreux.

    6. Les grosses formations

    Si vous jouez en grosse formation avec des vents, des chœurs et une section cuivre, vous devrez régler les problèmes de chaque section, et cela prendra beaucoup de temps. Et malheureusement, les problèmes des uns ne sont pas les mêmes que ceux des autres.

    Je vais vous donner un conseil d’organisation.

    Travaillez par petits groupes.

    Formez un mini-groupe « central », avec votre section rythmique, vos guitaristes et claviers. Et mettez en place avec eux la base de vos morceaux. Ce groupe doit être super au point, très carré. Il peut être très intéressant d’y ajouter le chanteur ou la chanteuse, ce sera plus facile pour tout le monde de se repérer.

    Et faites d’autres mini-groupes : un groupe de chœurs, un autre pour les vents, etc.

    Mettez-vous au point par groupe, quitte à utiliser des enregistrements du groupe rythmique pour s’appuyer sur quelque chose.

    Attention, mettez quelqu’un de commun à chaque groupe pour rendre compte des modifications et des changements de structure. Ce sera un peu votre directeur artistique.

    Vous serez beaucoup plus efficace en procédant de la sorte, et en plus cela pourra donner des disponibilités supplémentaires à chacun.

    Et quand tout est au point, organisez des répétitions générales, avec tout le monde. Et là, j’ai bien dit TOUT LE MONDE. À ce moment-là, chacun doit savoir exactement ce qu’il doit jouer. Ce ne sera plus le moment de changer les structures, de transposer ou d’ajouter des refrains.

    7. Le filage

    Une fois que tout est en place, faites des filages.

    Il s’agit de jouer tout le répertoire en se mettant en situation de concert.

    Jouez une seule fois chaque titre, apprenez à vous reprendre si vous vous trompez. Ce n’est plus le moment de voir les détails.

    Si vraiment vous rencontrez des problèmes importants, réorganisez d’autres répétitions si possible.

    Bonus : les stars et la direction artistique

    J’ai eu la chance de faire des premières parties de personnes célèbres. Par exemple Dany Brillant et Mickael Jones (le guitariste de Goldman qui entamait alors sa carrière solo).

    Qu’on aime ou non, côté pro, on est sur du lourd.

    Et j’ai donc assisté à leur balance. Pour rappel, la balance consiste à s’installer sur scène, et à régler toute la technique afin d’être prêt pour le concert.

    Et ces 2 artistes profitaient de la balance pour faire leur répétition et quelques mises au point.

    C’était instructif, même s’il n’y avait pas de grande surprise. Ils revoyaient certains passages de chansons et quelques modifications dans les arrangements.

    Dans ce cadre-là, même si vous aviez un groupe de musiciens en face de vous, vous sentiez tout de suite qui était le boss.

    Les artistes qui ont leur nom en haut de l’affiche savent diriger leurs musiciens, et les musiciens savent quelle est leur place.

    Tout cela pour vous dire que si vous êtes un groupe, il faudra vous mettre d’accord sur votre interprétation.

    Tout le monde y trouvera son compte, mais il y aura aussi des frustrations. Et plus vous êtes nombreux, plus c’est difficile. Je vous assure que tout cela est extrêmement chronophage.

    Dans le cas où vous avez défini le directeur artistique de votre formation, c’est-à-dire celui qui aura le dernier mot, il faudra savoir rester humble et à votre place.

    C’est encore une fois le genre de chose à définir dès le départ lors de la formation du groupe.

    Voilà, vous savez tout !

    En appliquant tout ce que vous avez lu ici, vous serez bien plus efficace dans vos répétitions.

    Finalement, les maîtres-mots sont organisation, motivation et humilité.

    Maintenant, à vous de jouer.

    Commencez par écrire clairement votre répertoire et vos structures.

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