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Mastering : La touche finale pour sublimer votre musique

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Le mastering, qu’est-ce que c’est ?

La première fois que j’ai entendu le mot mastering, c’était lors de mon premier enregistrement en studio. C’est la dernière étape avant l’exploitation de votre musique, et après le mixage.

À quoi ça sert ?

Votre musique sera diffusée sur des platines de salon, sur des auto-radios, à la télévision, sur internet, sur des radios, sur des plateformes de streaming avec écoute au casque fréquentes, et j’en passe…

L’étape de mastering consiste à façonner votre mixage pour l’adapter au matériel d’écoute. Pas facile, d’autant plus que chaque appareil réagit de manière différente. Il s’agit donc souvent d’un compromis.

Effectuer le mastering d’un CD sert aussi à uniformiser les gains entre les différents titres. Imaginez que vous deviez toucher votre bouton de volume à chaque chanson d’un album !

Il arrive parfois de faire plusieurs masterings d’une même chanson, même si c’est un peu excessif : un destiné au pressage CD, un autre pour les sites de streaming (casque), un autre pour la diffusion radio (souvent plus fort, avec plus de basses).

Il ne faut pas négliger cette étape, car si votre master ne convient pas pour la radio, hé bien votre titre ne passera pas !

Les pros le font faire en général dans un studio de grande qualité, avec du matos incroyable et un ingé-son hyper compétent, souvent différent de celui du mixage. Il apporte ainsi un regard neuf et ajoute sa griffe.

Normalement c’est l’étape la plus rapide du processus d’enregistrement.

Par contre, la remarque : « On corrigera ça au mastering » ne doit pas faire partie de votre vocabulaire, car ce n’est pas sa fonction.

Le master terminé doit être testé sur différents systèmes (platine, poste, télé, auto-radio…). Et même être prévu pour une diffusion en mono.

C’est le paradoxe du mastering : on le fait sur du matériel de grande qualité, et on le teste sur des krampeuts’ (jargon de chez moi pour qualifier du matériel de mauvaise qualité).

Comment faire un mastering ?

Pour faire votre mastering, différentes solutions s’offrent à vous :

  • Par un pro (payant), préparez vos pistes et vos stems (j’en parlerai un peu plus loin).
  • Par des sites internet qui proposent des masterings automatiques. Sur ces sites, vous donnez votre mix avec quelques indications prédéfinies, et votre master sera fait automatiquement grâce à des algorithmes. Les professionnels du mastering dénoncent ce système car on ne remplace pas les oreilles par des mathématiques. Cela étant, testez par vous-même, car le premier titre est souvent moins cher, voire gratuit.
  • Par vous-même (gratuit mais pas facile).

Comment préparer vos pistes après le mixage ?

Vous devez préparer vos pistes ou vos stems. Pour cela, exporter votre mixage (voir module suivant).

Lors de l’export, vous avez deux solutions : soit vous exportez votre mixage en un seul fichier, soit en plusieurs appelés stems. En général, ils sont au nombre de 4 :

  • Le premier avec toute la batterie,
  • Le second avec la basse,
  • Le troisième avec les autres instruments,
  • Le dernier avec le chant.

Les stems peuvent être utiles pour l’ingé-son, car il aura plus de latitude de travail. Il pourra ouvrir une session, y insérer les 4 stems, et travailler dessus indépendamment s’il y a un problème.

Lors de l’export de vos pistes ou stems, il est bon d’avoir un headroom de 3 à 6 dB.

Le headroom est l’écart en dB entre le signal le plus haut et 0 dB. C’est très utile pour l’ingé-son du mastering, il aura besoin de cette « réserve » de gain pour appliquer ses effets.

Comment faire votre mastering vous-même ?

Tout d’abord, comme pour le mixage, prenez des titres de références, afin de préparer vos oreilles et de les adapter au matériel.

Soit vous utilisez la session de votre mixage en ajoutant les effets sur votre piste master, soit vous créez une nouvelle session. À mon avis, il est parfois possible d’utiliser la session de mixage quand vous travaillez sur un single. Mais si vous masterisez un album, il faudra plutôt une session dédiée, avec toutes les pistes de votre album dans la même session, le but étant d’aligner le volume et de rendre le son cohérent d’un titre à l’autre.

Je vais vous montrer quelques outils qu’on peut utiliser en mastering. Vous verrez qu’on en a déjà vu un grand nombre dans le module sur les plugins du mixage.

Vu-mètre

Oui, le mastering se fait avec les oreilles, mais il peut également être utile de visualiser les choses, surtout au début.

Mettez donc un vu-mètre sur votre piste master. Les premières choses à vérifier sont les problèmes de phase. Sur ce plugin, le curseur doit se rapprocher au maximum du 1. Sinon, il y a un problème.

S’il y a un problème, retrouvez les pistes à l’origine et corrigez-les, avec un plugin de correction de phase par exemple.

EQ

Ensuite, vérifier le spectre en fréquence, si possible en stéréo. S’il y a une anomalie, comme un pic par exemple, corrigez-le.

Nettoyez également les basses et les suraigus grâce à un coupe-bas et un coupe-haut. Faites-le systématiquement.

Compression

Un très bon outil, ici, sera le compresseur multibande (voir l’article sur les compresseurs, ici). En effet, pour effectuer une correction, il faudra qu’elle soit bien localisée afin de ne pas toucher aux zones qui fonctionnent.

Vous pouvez mettre un autre compresseur, qui aura celui-ci la fonction de lier vos instruments. Nous avons déjà expliqué cela dans l’article sur la compression, avec le SSL 4000 G.

Effets analogiques

On peut ajouter au master des effets analogiques, comme des simulateurs de bande ou de la saturation. Nous l’avons évoqué dans l’article sur la distorsion.

Gonfler le son

Je vous propose deux solutions pour gonfler le son. Tout d’abord, vous pouvez faire une compression parallèle. Nous l’avons déjà vu, n’en abusez pas trop, mais cela peut être utile.

Ensuite, il existe des plugins spéciaux pour ça, comme le Sonnox Oxford Inflator.

Voici à quoi il ressemble :


Il permet de gonfler le son de manière assez transparente. Je l’utilise beaucoup.

Limiter

Le limiter, pour rappel, est une compression avec un ratio infini. Cela signifie qu’aucun signal ne traversera le seuil (threshold) défini. On appelle cela le limiter brickwall. C’est extrêmement important ici, car il faut absolument éviter de saturer votre master (voir l’article sur le limiter, ici).

Définissez tout d’abord votre valeur output à ne pas dépasser. En général, -0,1 ou -0,2 dB.

Ensuite, augmentez le signal d’entrée (input). Votre master gonflera en volume, mais perdra en dynamique. Attention à ne pas trop écraser le son, sinon il sera complètement déformé et mettra tous vos efforts de mixage à la poubelle.

C’est ici qu’intervient la notion de loudness war.

La loudness war est la guerre des volumes. Toutes les radios veulent sonner plus fort que les autres. Les titres diffusés sont donc de plus en plus forts, avec de moins en moins de dynamique. Musicalement, ce n’est pas une bonne chose, mais si vous voulez être diffusé, il faudra s’adapter.

Agissez selon votre conscience, vous êtes prévenu.

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