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La Réverbération : le Guide Ultime pour donner de la Profondeur à vos Mix

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Utiliser une réverbe est en général plus difficile que prévu.

Non, il ne suffit pas d’ajouter un plugin et de monter le niveau de réverbération. Bien souvent, les premiers mix sont complètement noyés dans la réverbe.

Il y a beaucoup de réglages à connaître, sinon vous ferez n’importe quoi. Vous verrez qu’il y a plusieurs types de réverbes, et de nombreuses applications. C’est une composante essentielle de votre mixage.

Pas d’inquiétude, nous allons voir tout cela ensemble.

La réverbération apporte de la profondeur. Sans réverbe, vous aurez l’impression que tous vos instruments sont au même plan géographique, situés juste devant vous. Elle gère un espace auditif cohérent en 3 dimensions. L’une de vos tâches sera donc de créer cet espace et de l’organiser.

C’est parti.

1. Les paramètres à connaître

On peut découper la réverbération en 2 parties.

Au début, vous avez ce qu’on appelle les premières réflexions (early reflections), et ensuite la queue (tail).

Physiquement, ce n’est pas difficile à comprendre.

Une réverbération n’est ni plus ni moins que la réflexion des ondes sonores sur les parois de la pièce. Elles rebondissent de l’un à l’autre, tout en s’atténuant.

On peut donc l’assimiler à une multitude de delays (voir ici l’article sur le delay), qui arrivent à l’oreille de façon plus ou moins régulière.

Les premières réflexions sont très importantes à régler, car elles donnent à notre cerveau une multitude d’informations, comme la taille de la pièce par exemple.

La queue (ou tail) est une partie confuse. Toutes les réflexions d’emmêlent les unes avec les autres jusqu’à extinction du son.

Certains plugins peuvent gérer indépendamment les réglages des premières réflexions et de la queue, comme celui-ci :

Réglage des premières réflexions

Réglage de la queue

Pour commencer, vous devrez choisir le type de réverbe. Voyons les plus courants :

  • hall : elle simule de grands espaces, d’une cathédrale ou une grande salle de concert,
  • room : réverbération dans une salle plus petite,
  • chambers : simulation des chambres d’echo
  • plate : c’est une réverbération complètement artificielle. Elle était à l’origine générée par des grandes plaques métalliques. Le son est plus particulier, moins naturel, mais effet garanti. C’est celle utilisée dans l’album Dark Side of the Moon de Pink Floyd (EMT 140). À utiliser en connaissance de cause,
  • spring : c’est un ressort, comme celui des amplis de guitare,
  • autres (studio, church…) dont les noms parlent d’eux-mêmes.

Il s’agit maintenant de placer les instruments en profondeur, les uns par rapport aux autres. Voyons maintenant les paramètres pour gérer cette profondeur, à commencer par le pre-delay.

Le pré-delay

Le pre-delay est la durée entre le moment où vous entendez le signal d’origine et sa première réflexion. Malheureusement, ce réglage peut sembler contre-intuitif. En effet :

Plus le pre-delay est long, plus l’instrument est près de vous.

Réciproquement, plus le pre-delay est court, plus l’instrument est éloigné.

En voici la raison. Imaginez un coup de caisse claire juste devant vous. L’onde sonore aura très peu de chemin à parcourir pour parvenir à vos oreilles. Cette onde ira ensuite dans les autres directions, jusqu’à atteindre les murs, y être réfléchie pour enfin parvenir à son tour à vos oreilles. Le pre-delay est long.

Imaginez maintenant un coup de caisse claire au fond d’une pièce. L’onde émise ira en ligne droite vers vos oreilles. Dans le même temps, elle se réfléchira sur un mur sur le côté pour arriver ensuite à vos oreilles. Même si le signal d’origine aura plus de distance à parcourir que dans le cas précédent, il y aura moins de différence entre le signal d’origine et le signal réfléchi.

Jouez donc sur le pre-delay pour donner de la distance à un instrument.

Vous pouvez également régler les volumes.

Le volume

Plus vous vous éloignez d’un instrument, plus la réverbe sera forte par rapport au signal de départ. Donc, pour accentuer l’éloignement d’un instrument, vous pouvez baisser le volume de l’instrument en montant celui de sa réverbe. On change alors le rapport signal/effet (dry/wet).

Remarque : nous avons vu dans l’article sur les EQ (que vous trouverez ici) que pour éloigner un instrument, vous pouvez également rogner sur les aigus.

La durée de la réverbe

Nous allons maintenant parler de la seconde partie de la réverbe : la queue (tail).

Cette zone est beaucoup plus confuse, mais a également son importance. La durée de la queue nous donne des informations sur la taille de la pièce. Plus elle sera longue, plus vous aurez la sensation d’un gros espace, comme une caverne par exemple.

Comment régler la durée de la réverbe ? Il vous suffit d’agir sur le Decay time. Vous choisissez directement la durée.

Astuce : vous devez ajuster la durée de la tail en fonction du tempo de votre titre. C’est assez logique. Donnez un coup de caisse claire et écoutez la durée de la réverbe. Si vous l’entendez encore quand le second coup arrive, cela apportera forcément de la confusion.

Autres réglages

Certains plugins proposent d’autres réglages, comme le Room size par exemple. Il s’agit de simuler la taille de la pièce.

Le paramètre diffusion simulera les caractéristiques de la pièce. Si vous avez une pièce avec beaucoup d’irrégularités, la réverbe sera plus diffuse, c’est-à-dire plus confuse.

On peut même simuler les matières plus ou moins absorbantes des murs. Vous constatez que cela va très loin. Le paramètre damping permet de régler l’absorption de la pièce. Il est parfois possible d’atténuer des fréquences pour simuler différents lieux.

Enfin, le paramètre modulation pourra ajouter encore un effet à votre réverbe. Le paramètre depth jouera sur l’amplitude de l’effet, et le rate sur la fréquence (plus ou moins rapide).

Généralement, on place la réverbe en send. Cela permet d’y envoyer plusieurs pistes tout en gagnant en puissance de calcul. Bien entendu, vous pouvez combiner plusieurs réverbes différentes.

Une astuce consiste à commencer par choisir un preset, et à en modifier les paramètres. Dans ce cas, les presets sont très utiles et souvent assez bien conçus.

2. Les réverbes à effet

Nous avons vu que certaines réverbes ne simulent pas forcément quelque chose de naturel, comme les plates ou les springs.

Voici une émulation de l’EMT 140, qui fonctionne avec de grandes plaques métalliques :

Vous retrouvez les réglages courants d’une réverbe.

Encore une fois, ayez bien en tête que vous pouvez les utiliser pour créer un effet, et non simuler un espace réaliste.

Vous pouvez l’appliquer sur des guitares, ou même une caisse claire. Cela lui donnera un son plus métallique qui tranchera avec le reste.

Voici maintenant une émulation d’une spring (ressort) :

Ce type de réverbe nous est très familier, car elle est installée sur les amplis guitare.

À utiliser sans excès, c’est très typé.

Vous pouvez aussi façonner votre réverbe en utilisant d’autres effets, voyons-ça maintenant.

3. Equalizer une réverbe

Vous avez vu dans le chapitre article sur les EQ que vous pouviez les appliquer sur la réverbe. Beaucoup de plugins ont d’ailleurs les EQ déjà inclus.

Si ce n’est pas le cas, ajoutez un EQ sur votre piste d’effet :

Cela vous permettra d’atténuer la réverbe des graves et des aigus. En effet, la réverbe ajoute beaucoup de confusion dans les graves, une zone où il est déjà assez difficile de gérer la basse et la grosse caisse.

Dans les suraigus, la réverbe amplifiera des sonorités métalliques qui fatiguent l’oreille. Il est souvent bon de les atténuer.

Parlons un peu de compression.

4. Compresser une réverbe

Je l’ai évoqué dans l’article sur la compression (à retrouver ici). Ajoutez un compresseur sur votre piste d’effet, juste après la réverbe.

Les réglages dépendront de la puissance que vous voulez donner à votre effet.

Votre réverbe, au lieu de donner l’impression de s’atténuer, restera quasiment au même niveau et aura une présence incroyable. À utiliser avec parcimonie, pour un solo de guitare par exemple.

5. Inverser une réverbe

Voici un dernier effet qu’on a entendu mille fois. Après un break ou en intro par exemple :

  • isolez le premier coup de cymbale de la suite,
  • appliquez-lui une réverbe longue et imposante,
  • faites une exportation de ce passage uniquement,
  • créez une nouvelle piste, et importez le fichier précédent,
  • inversez le passage,
  • recalez si nécessaire pour tomber où il faut,
  • Évidemment, enlevez la grosse réverbe de la piste de départ.

Forme d’onde d’une caisse claire avec réverbération inversée :

6. Panoramique de la réverbe

La réverbe peut prendre beaucoup de place dans votre stéréo. De ce fait, vous pouvez choisir de réduire le panoramique. C’est très utile pour éviter que tout s’emmêle.

On peut le régler sur certains plugins :

Sinon, réglez-le directement sur la piste d’effet :

7. Les réverbes à convolution

Nous avons parlé jusqu’à présent des réverbes qui recréent des espaces sonores (ou des plates) en réglant des paramètres. Mais il existe aussi des plugins qui simulent des lieux existants. On les appelle réverbes à convolution.

Pour faire simple, on est allé dans le lieu précis, enregistré les réactions par rapport à des signaux émis.

L’effet recrée à l’aide de ces informations les caractéristiques du lieu.

Vous pouvez donc, si le cœur vous en dit, enregistrer chez vous, et entendre votre piste comme si elle avait été enregistrée dans des studios ou des salles prestigieuses !

Ça y est, je pense que vous avez maintenant largement de quoi régler vos réverbes.

Autant cet effet apporte énormément, autant mal utilisé il fiche tout par-terre.

Le plus gros problème sera de bien le doser. On a vite tendance à en mettre trop. La fameuse première écoute vous aidera. Je ne le dirai jamais assez, mais faites des pauses régulièrement. Et quand vous reprenez votre mix, écoutez à oreille reposée en faisant attention à la réverbe.

Posez-vous les questions suivantes :

  • Dans quel espace sonore je veux mettre mon mix ? Plutôt une grande salle ? Plutôt un espace intimiste ? Cela dépend de l’ambiance que vous voulez donner à la chanson.
  • Comment j’organise mon espace sonore ? Quels instruments je mets devant ? Derrière ?
  • Ai-je besoin ou envie d’inclure des effets de réverbe sur certaines pistes ? Lesquelles ?

Ne réglez rien si les réponses à ces questions ne sont pas claires.

N’y allez pas à tâtons, mais réglez suivant vos besoins. C’est ce qui fera la différence.

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