Le limiter. Encore un outil à connaître !

Mais rassurez-vous, car celui-ci, vous le connaissez déjà, puisque vous avez l’article sur les compresseurs.

Si ce n’est pas fait, vous le trouverez ici !

En fait, le limiter n’est ni plus ni moins qu’un compresseur avec un ratio infini.

Cela signifie qu’une fois le seuil (threshold) atteint, rien ne le dépassera !

On pourrait croire que cet outil est peu utilisé à cause de ce réglage drastique. Mais vous verrez que cet outil peut vous être très utile.

Voyons comment.

1. Empêcher les peaks (pics audio) et la saturation

C’est l’usage principal d’un limiter.

Si vous placez un limiter à la fin de votre chaîne d’effets, vous verrez avec précision le niveau de la piste. Le vu-mètre de ce limiter est très réactif :

Si vous avez des pics audio (peaks en anglais) dans votre signal, le limiter vous aidera à les contrôler. C’est super important car si vous dépassez le 0 dB, vous allez saturer et votre son sera pourri.

Comment procéder ?

Vous disposez de 2 réglages : input et output.

Commençons par output. Il s’agit de régler le niveau maximum du signal de sortie. C’est en fait votre seuil (threshold). Une fois cette valeur définie, rien ne la dépassera ! Le limiter agira comme un mur infranchissable. C’est pour cela qu’on l’appelle limiter-brickwall, ou mur de brique en français.

Avant l’action du limiter

Après l’action du limiter

Le limiter a une attaque très rapide, ce qui lui permet de ne rien laisser passer.

Grâce au vu-mètre, vous visualiserez le gain reduction, c’est-à-dire de combien de dB le signal a été compressé.

Vous vous doutez bien que plus vous baissez le niveau de votre mur, plus votre signal sera déformé.

Voyons maintenant ce que vous apportera le second réglage : le bouton input.

2. Comment gonfler le son ?

Vous pourrez utiliser le limiter pour ajouter du volume. On l’utilise beaucoup sur le bus master ou en mastering, mais pas uniquement.

Le principe est simple : vous pouvez augmenter le volume au maximum sans dépasser le 0 dB qui vous conduirait à la saturation.

Pour ce faire :

• Placez un limiter un bout de votre chaîne d’effets, car on doit contrôler le volume du rendu final
• Réglez votre output, cela a été vu dans le paragraphe précédent. Ne mettez pas 0 dB, ce réglage est trop extrême. Réglez à – 0,1 ou – 0,2 dB au maximum pour un master
• Poussez votre signal d’entrée (input) jusqu’à votre convenance. Vous allez entendre votre mix de plus en plus fort
• Surveillez le gain réduction.

Pour l’expérience, poussez ce gain très fortement. Vous allez avoir une idée très précise de ce qu’est l’écrasement du signal.

Oui, vous allez avoir du volume, du très gros volume… Mais aussi un son bien déformé.

La tendance actuelle est de pousser au maximum le volume, dans les limites possibles imposées par les déformations. Certaines radios refusent de diffuser des titres au signal jugé trop faible, car elles veulent toujours plus de son que les concurrents.

C’est ce qu’on appelle la loudness war.
Du coup, vous perdez en dynamique. Vous vous retrouvez avec une forme d’onde qui ressemble à celle-ci :

Pas très musical, tout ça. L’expressivité en prend un sacré coup.

• Soit vous allez à contre-courant et rétablissez une dynamique musicale,
• Soit vous suivez le mouvement.

Make your choice !

3. Augmenter le niveau d’une piste

Votre signal est trop faible sur une piste ?

Vous pouvez utiliser une simulation d’ampli, ou utiliser un limiter.

Dans ce cas, il vous suffira d’utiliser le bouton input. Vous pouvez le pousser jusqu’au seuil sans jamais l’atteindre.

Le but en général n’est pas de transformer de signal, juste de l’amplifier de façon la plus neutre possible. Cela dit, tous les goûts sont dans la nature, et la déformation peut être artistique et voulue.

Vous avez tout ce qu’il vous faut pour utiliser correctement un limiter.

C’est un outil très utile, mais encore une fois à utiliser avec une grande précaution, car il serait dommage d’avoir beaucoup travaillé sur votre mix et de tout écraser.